Jorge Julio Lopez 4
Bignone pidió que “terminen lo que nosotros no supimos ni pudimos terminar”
Fue en una carta que apareció con su firma en el sitio de Internet de la agrupación Memoria Completa, organizadora de un acto de reivindicación del terrorismo de Estado.
traduction: Bignione, le dernier dictateur argentin, a exorté certains jeunes à "terminer ce que nous n'avons pas su ni pu terminer" sur un site internet de l'organisation "Argentins pour une Mémoire Complète" (sic). Cette association a convoqué a un rassemblement de revendication du terrorisme d'Etat dernièrement place San Martin, à Buenos Aires.
Par ailleurs Benito Biglione est actuellement en procès pour le vol systématique de bébés de déportés pendant la dictature, pour vous donner une idée du personnage...
Hier je suis allé à une conférence a la fac. L'intervenante était Myriam Bregman, une avocate de famille de diparus durant le procès d'Etchecolatz. Elle appartient au CeProDH (centre de professionnels pour les droits de l'homme) et nous a fait un exposé assez terrifiant de la situation des procès contre les répresseurs en Argentine.
Elle a expliqué pourquoi l'impunité perdure, en citant beaucoup de noms, de dates, de chiffres, c'était une démonstration implacable.
Les tortionnaires ou leurs complices sont au sein de tout l'appareil étatique, et même au sein de la justice. Ainsi, les ex déportés doivent raconter leur calvaire a des policiers ou des procureurs qui sont les complices des ex tortionnaires,quand ils ne sont pas de leur famille ou ex tortionnaires eux mêmes ! Je vous laisse imaginer la suite.
Bien sur Kirchner et son gouvernement ne font rien pour changer cette situation, ils négocient avec les fascistes, tout en s'autoproclamant "le gouvernement des droits de l'homme". Ce qui m'amène a penser que loin d'être un démocrate de centre-gauche comme on le croit en France, c'est un hypocrite, un cynique et un opportuniste de la pire espèce (il me rappelle Laurent Fabius, mais en pire, si, c'est possible).
L'intervenante a aussi expliqué très clairement le concept de génocide en droit argentin. C'était nécessaire car jusque là c'était un peu flou pour moi, en effet comment parler d'un génocide sans idéologie rasciste (a moins de considérer la classe ouvrière comme une race) et de plus avec "seulement" 30 000 disparus ?
Le génocide, de ce que j'en ai compris, consiste en réalité en la volonté de transformer totalement la structure économique et sociale de la société argentine, et ce au moyen du terrorisme d'Etat: enlèvements, assassinats, torture: électricité, viol, tout ce que vous voulez d'ailleurs ils avaient de très bons profs: les anciens tortionnaires nazis exfiltrés d'Europe par la CIA alors qu'il étaient recherchés par la justice française notamment, merci à l'oncle Sam !
Qu'est-ce que ca change génocide ou pas ? Juridiquement, le fait que Etchecolatz ai été condamné pour génocide ouvre la porte a des procès colletifs et plus centralisés, de type Nuremberg (plus ou moins). C'est très important pour les familles de disparus et pour les associations de défense de droits de l'homme car sinon, au rythme de 8 ans par procès individuels, il faudrait 1400 ans pour juger tous les tortionnaires. Cependant, pour juger les tortionnaires il faudrait d'abord les inculper: pour 500 centre clandestins de détentions recensés, aujourd'hui seuls 212 personnes sont inculpées. Cela s'explique par le fait que l'oficialime (le pingouin, toujours lui) refuse d'ouvrir les archives de la dictature. Ainsi les tortionnaires et leurs alliés ont toutes les informations disponibles sur les ex déportés, mais à l'inverse il est très difficile de savoir qui ils sont, d'où l'importance capitale des témoins, d'où la disparition de Jorge Julio Lopez ...
Quand il arrive de des ex répresseurs soient condamnés, ils effectuent leurs peines dans des prisons de l'armée ou bien en situation de résidence surveillée, ils peuvent aller faire du tennis avec les copains,etc... bref ça reste assez soft pour de la prison.
Autre point sur lequel Myriam Bregman a été très claire: le génocide, c'est-à-dire la réorganisation de la société, visait à satisfaire les intérêts du capital (désolé Etienne je n'ai pas pu me retenir). Et là je vous vois venir "clément vieux gauchiste révolutionnaire tu fais trop de raccourcis et de théories du complot".
Après le coup d'Etat du 24 mars se met en place le "Processus/plan de Réorganisation nationale" dont l'objetif avoué est de détruire le "pouvoir syndical" et de restaurer la "discipline au travail" (ça ne vous rappelle rien ? "remettre la France au travail", etc...).
Autrement dit, détruire le système argentin d'Etat providence et le remplacer par un système de capitalisme financier basé sur la spéculation et la flexibilité.
quelques chiffres:
la première année de la dictature, cad 1976, les salaires argentins sont passés de 40 a 25% du PIB, puis à 19% en 1981
plus de la moitié des 30 000 disparus étaient des ouvriers et activistes syndicaux
le chômage est passé de 2% à 9%
par ailleurs, de 1976 à 1983, la dette extérieure argentine est passé de 7 à 66 milliards de dollars
De plus il existait de nombreux centre de détentions clandestins implantés au sein des usines.Quand Raúl Pizarro Posse, avocat de l'entreprise TVB (ex Jabon Federal, en conflit social après le licenciement illégal de 38 salariés, voir archives) menace les avocats des travailleurs de les "colgar de un gancho", cad de les mettre au mur sur un crochet comme dans les boucheries, il sait de quoi il parle: c'était une des techniques employées dans le centre de détention de l'entreprise Siderca-Dálmine dont il était dirigeant à l'époque de la dictature.
Le concept de génocide permettrait de juger non seulement les tortionnaires mais aussi leurs complices, comme Raúl Pizarro.
Mais pour l'instant toujours pas de nouvelles de Julio Lopez et les tortionnaires et leurs complices continuent de vivre tanquilement en toute impunité.
1 Comments:
Quel BLOG,
Now dans "mes favorits",
Excellents témoignages des injustices de ce pays ou 300 millions de personnes pourraient vivre des ressources, et ou seulement moins de 5% des 30-35 millions d'habitants jouissent des richesses.
Que le peuple garde l'espoir.
Pour les frenchies je recommande les deux documentaires de solanas :
mémoire d'un sarccage (2003), et "la dignité du peuple" actuellement à l'affiche! Même si la prise de position de solanas est parfois gentille à l'égard des corrupteurs, on ne peut que tomber sous le charme de la bravoure de ces personnes qui se battent pour une vie meilleure, pour une argentine plus juste.
Pour les Parisiens c'est MK2 bastille, Dépéchez vous!!!
Bonne route clément.
Hasta lueggo
12 octobre, 2006 13:51
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